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Libération

La Constitution de tous les dangers en Irak

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Un projet a été présenté au Parlement, mais, incomplet, il n'a pas été soumis au vote.
publié le 24 août 2005 à 3h24

Les responsables politiques irakiens ont accouché au forceps d'un bébé inachevé, à la santé fragile et déjà renié par une partie des siens. Un projet de Constitution a bien été présenté devant le Parlement dans les temps impartis, lundi en fin de soirée, dix minutes avant le terme. Mais, incomplet, il n'a pas été soumis au vote des députés. Cela n'a pas empêché le Premier ministre, Ibrahim al-Jaafari, de saluer hier «un pas important». Selon lui, seuls 2 articles sur un total de 153 n'ont pas encore été finalisés. D'après d'autres sources, plusieurs questions clés, comme le fédéralisme, le sort du Baas, le parti du dictateur déchu Saddam Hussein ou les pouvoirs respectifs du chef de l'Etat, du Premier ministre et du président de l'Assemblée, doivent être encore peaufinés. Les élus se sont donné trois jours de plus pour parachever leurs travaux et surtout vaincre l'opposition des dirigeants sunnites.

Compromis. Le délai paraît bien trop court pour permettre de rallier ces derniers à un texte qui, disent-ils, porte en germe l'éclatement de l'Irak. Cette communauté, qui, par peur ou par défiance, avait massivement boycotté les élections, sort grande perdante de ce long et laborieux processus. Le projet de Constitution tourne le dos à son souhait d'un Etat fort et centralisé. Fruit d'un compromis entre séparatistes kurdes et religieux chiites, les deux blocs majoritaires dans l'Assemblée, il instaure un régime parlementaire, fédéral et islamique. Tout en interdisant la promulgati