Londres intérim
Le pianiste était fermier. Après quatre mois et demi d'un mystère ayant fasciné des millions de Britanniques et d'appels à témoins relayés dans le monde entier, la lumière vient enfin d'être faite sur celui que les Britanniques avaient baptisé «Piano Man» ou l'homme au piano. Sa photo, montrant un jeune homme hirsute au regard d'animal traqué avait fait le tour des journaux avec cette recommandation : «Si vous connaissez cet homme, appelez vite le 0500 700 700.»
Tout a commencé en avril dernier, quand un jeune homme portant un smoking est retrouvé, inconscient, sur la plage de l'île de Sheppey, dans le Kent. Transporté à l'hôpital de Gillingham, le jeune homme refuse de parler. Il ne porte sur lui aucune forme d'identification. Amnésique ? Autiste ? Les infirmières lui donnent du papier et un crayon. Le jeune homme dessine un piano à queue. Les médecins le placent alors devant l'instrument. Les tabloïds britanniques rapportent alors les propos de témoins ayant assisté à la scène : «Il a joué pendant des heures, le Lac des cygnes et des compositions personnelles.»
Savant fou ? La rumeur prend son essor, le jeune homme est un prodige. Mille cinq cents personnes appellent le numéro vert national, une Suédoise prétend avoir reconnu son mari, pianiste de concert disparu, un autre croit qu'il s'agit du musicien tchèque, Tomas Strnad. Celui-ci doit témoigner à la télévision tchèque pour contrer la rumeur. Des interprètes polonais, lituanien et hongrois sont appelés à s