La rumeur circulait entre Alger et Rabat depuis des jours. Elle est confirmée depuis hier : à 67 ans, le général à la retraite Larbi Belkheir est le nouvel ambassadeur d'Algérie au Maroc. Et, précise Alger, le roi Mohammed VI a donné son agrément à cette nomination. Si cette information agite le microcosme politique de la région, c'est en raison de la personnalité de Larbi Belkheir, qui est bien plus que le chef de cabinet du président Abdelaziz Bouteflika.
Cet homme affable, qui préfère tirer les ficelles en coulisse qu'apparaître au grand jour, est perçu depuis plus de vingt ans comme l'un des «parrains» du régime algérien et l'un des «janviéristes», comme on appelle les hauts gradés qui ont décidé l'annulation des législatives en janvier 1992. Secrétaire général à la présidence sous Chadli, ministre de l'Intérieur entre 1991 et 1992, il est en tout cas un faiseur de roi. C'est lui qui, avec un ancien du Malg, les services secrets de la révolution algérienne, a convaincu les généraux d'Alger de porter Bouteflika au pouvoir en 1999, faisant aussi du lobbying en sa faveur en France et dans le Golfe. «C'est Larbi qui a induit l'institution militaire en erreur», insistait ainsi, mardi dans le quotidien El Khabar, Khaled Nezzar, un général hostile à Bouteflika...
La nomination à Rabat de celui qui est considéré comme l'officier supérieur le plus favorable à une normalisation avec le Maroc, constitue-t-elle la «mise à l'écart» qu'affirme la presse algérienne en croyant savoir qu'i