Alors que l'armée israélienne a évacué l'ensemble des civils vivant dans les colonies de Gaza, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, dit Abou Mazen, répond aux questions de Libération et du quotidien espagnol ABC.
Le retrait de Gaza est-il une victoire palestinienne ou une décision stratégique israélienne ?
Le retrait n'est une victoire ni palestinienne ni israélienne. C'est une victoire de la paix, pour tous, Israéliens comme Palestiniens, car nous avons repris le dialogue, remis le processus de paix sur ses rails. Ce retrait n'est qu'un début.
Rien n'est pourtant prévu quant à l'avenir des colonies de Cisjordanie.
Nous aurons des discussions sur ce point. Les colonies sont illégales en Cisjordanie, comme elles le sont à Jérusalem et à Gaza. Elles sont illégales au regard des résolutions des Nations unies et de la feuille de route (plan de paix soutenu par le quartette Etats-Unis, Russie, UE et ONU, ndlr). Si l'on dit vouloir mettre fin à l'occupation, cela implique de poursuivre le retrait. Quand la communauté internationale parle d'un Etat palestinien indépendant, elle y inclut la Cisjordanie. Cela veut dire que les Israéliens doivent en retirer leurs colonies.
Des responsables israéliens disent abandonner Gaza pour mieux conserver les colonies de Cisjordanie.
S'ils croient cela, ce serait une grosse erreur. Si les Israéliens veulent la paix, ils doivent comprendre qu'il faut mettre fin à l'occupation des territoires palestiniens pris en 1967. C'est d'ailleurs la position de George Bush, qui a critiqué l'extension des colonies et réclamé la fin de l'occupation des territoires de 67. Nous devons travailler avec les Américains à convaincre les Israéliens.
D'autres terres viennent d'être saisies pour étendre la barrière de sécurité.
C'est l'un de nos problèmes essentiels. Nous devons absolument disc