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Libération

Démonstration de force de Moqtada al-Sadr en Irak

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Huit morts dans les affrontements entre deux milices chiites rivales.
publié le 26 août 2005 à 3h25

A la faveur de la crise constitutionnelle, l'imam radical chiite Moqtada al-Sadr effectue un retour en force sur la scène irakienne. Mercredi, des affrontements violents ont opposé ses combattants en guenilles, baptisés «armée du Mehdi», à la milice chiite rivale, les brigades Al-Badr, à Najaf. Des incidents ont éclaté dans plusieurs autres villes du sud de l'Irak, ainsi qu'à Sadr City, le quartier chiite de Bagdad. Après cette démonstration de force qui a fait 8 morts, le jeune imam a demandé solennellement hier matin aux «croyants de préserver le sang des musulmans et de rester chez eux». Un appel au calme aussitôt suivi d'effet. Moqtada al-Sadr en a profité pour réitérer son rejet d'un processus politique conduit «sous occupation étrangère». Une façon de prendre date, à un mois d'un probable référendum sur la Constitution, et de peaufiner son image nationale.

Pressions. Il y a tout juste un an, sa tentative de prise de contrôle de Najaf, la ville sainte du chiisme, et, par-delà, de la principale communauté du pays, avait échoué. Après un mois de combats intenses, ses partisans avaient dû évacuer le mausolée d'Ali, le sanctuaire qu'ils occupaient, sous la double pression de l'armée américaine et du grand ayatollah Ali Sistani, la plus haute autorité religieuse chiite d'Irak. Plutôt discret ces derniers mois, Moqtada al-Sadr profite du débat sur la Constitution pour refaire surface. Comme les sunnites, il dénonce son système fédéral. «Non, non à la division ! Oui à l'unité»,