São Paulo de notre correspondante

L¹audience des chaînes de télévision et des radios a bondi, les ventes de téléviseurs et les entrées sur les sites d¹information en ligne aussi. Depuis trois mois, le Brésil vit au rythme des travaux des trois commissions d¹enquête parlementaires sur l¹affaire qui mine le Parti des travailleurs (PT), la formation du président Lula. «Les jours où les protagonistes sont entendus, le pays tout entier s¹arrête, on travaille au ralenti», raconte Luiz, chauffeur de taxi. Les interrogatoires durent parfois plus de dix heures d¹affilée et sont retransmis dans leur intégralité, en direct. Lui-même tente de n¹en rater aucun.

Suspense. «Il y va du destin du pays, les gens s¹informent et ils sont servis : la crise fait l¹objet d¹une couverture exhaustive, souligne James Gama, directeur de TV Senado, la chaîne du Sénat, dont l¹Audimat a décuplé. Ils s¹intéressent à tous les aspects de l¹histoire et finissent par s¹identifier aux protagonistes de l¹affaire, comme dans une novela en somme.» Le scandale a tout du feuilleton télévisé : les héros, le suspense avant de nouvelles révélations (une par semaine en moyenne), les rebondissements (arrestations, démissions), l¹argent. Un membre du PT a ainsi été arrêté avec 100 000 dollars en espèces, cachés dans son slip. Le sexe pourrait venir pimenter la trame si était rendu public, comme on le craint à Brasilia, le carnet d¹adresses d¹une certaine Jeany, qui fournissait des «hôtesses» à ces messieurs les députés lor