Jérusalem de notre correspondant
Une forte explosion a secoué, hier à l'aube, la gare de bus de Beersheva, dans le Néguev. Un attentat-suicide, le premier depuis l'évacuation des colonies de Gaza. Son bilan : une cinquantaine de blessés, dont deux dans un état critique, aurait pu être beaucoup plus élevé sans la vigilance d'un chauffeur de bus qui a donné l'alarme. A sa prise de service, Eli Horech a remarqué un passager, palestinien. «Il était tout pâle. Je l'ai trouvé suspect. J'ai averti les gardes, raconte-t-il dans un témoignage accordé à la radio. Il portait une lourde besace et un sac en plastique à la main.» L'homme s'est enfui à l'arrivée des vigiles et a déclenché sa bombe à la porte du terminal. Cette action a été revendiquée par les Brigades d'Al-Aqsa et le Jihad islamique. Ce dernier groupe s'était déjà attribué la bombe posée le 12 juillet à Netanya. Cinq de ses militants ont été tués par Tsahal mercredi à Tulkarem.
Le président de l'Autorité palestinienne a aussitôt dénoncé «une opération terroriste». Cette attaque révèle toute la faiblesse de Mahmoud Abbas lorsqu'il s'agit de contrôler les groupes armés. Peu avant l'explosion, il assurait à la radio israélienne une reconduction, «pour une période illimitée», de la trêve décrétée en février à l'occasion de sa première rencontre avec Ariel Sharon. Mais le successeur de Yasser Arafat n'a jamais bénéficié de la moindre légitimité militaire auprès des clandestins. Et, après cinq années de confrontation avec Tsahal,