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Libération

Bouteflika veut enterrer la «sale guerre» dans les urnes

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publié le 30 août 2005 à 3h27

Avant même la fin de son premier mandat, Abdelaziz Bouteflika envisageait une «amnistie» pour tourner la page de la «sale guerre». On sait désormais la forme qu'elle prendra : un référendum le 29 septembre pour faire avaliser une «charte pour la paix et la réconciliation nationale» jugée indispensable pour «retrouver la paix et la sécurité». La démarche est essentielle pour le président algérien, qui veut accréditer l'image d'un pays pacifié après plus de dix ans d'affrontements qui ont fait 200 000 morts et 15 000 disparus. L'autre raison est plus importante encore : assurer l'impunité des généraux accusés de nombre des exactions de la décennie 90. Ce point avait en effet constitué le deal principal entre Bouteflika et les «décideurs» militaires, pour que ces derniers ne s'opposent pas à sa réélection en 2004.

Massacres collectifs. Soucieuse de présenter un semblant d'équilibre entre armée et islamistes, la charte évite les mots «amnistie générale» : ils donneraient l'impression d'absoudre tous les islamistes armés, irritant ainsi les secteurs qui leur sont le plus hostiles. Pour les mêmes raisons, les mesures envisagées ­ «extinction des poursuites judiciaires» pour les islamistes portant encore les armes ou les ayant déposées, «recherchés ou condamnés» ­ excluent les «individus impliqués dans les massacres collectifs, les viols et les attentats à l'explosif».

Si le principe est louable, son application reste très aléatoire. En effet, ces exactions ont été attribuées officie