Teneh Omarim envoyé spécial
Dix ans durant, sans compter sa peine, Shmoulik a bâti la maison de ses rêves, modelant, pièce à pièce, son petit univers. Un salon, décoré avec goût. Un cellier cache de bonnes bouteilles qu'il déguste sur une vaste terrasse à la vue imprenable. Sur une colline pelée, la colonie de Teneh Omarim domine les étendues arides de la Cisjordanie, au nord de Beersheva. Comme tous les résidents de cette implantation, c'est bien de son jardin que Shmoulik se montre le plus fier. Fleurs et fruits à foison. «Bien sûr, aucun d'entre nous ne quittera sans regrets ce paradis, concède-t-il, mais la barrière de sécurité d'Israël passera à 5 km au sud de chez nous. Ce qui nous place en territoire palestinien. Dans ce cas, je préfère que le gouvernement nous évacue comme il a évacué Gaza. Au moins, nous pourrons bénéficier des lois d'indemnisation.»
Succès inattendu. A l'initiative d'Eliezer Wieder, un voisin, certains résidents de Teneh Omarim ont donc décidé de s'adresser aux autorités pour réclamer que leur colonie soit intégrée dans un plan de retrait. Et leur pétition improvisée semble avoir rencontré un succès inattendu. «Je ne sais pas combien de personnes l'ont signée, explique Shmoulik, mais si le tracé de la barrière de sécurité n'est pas modifié, la grande majorité des habitants partira. Le problème, c'est que nombre d'entre eux n'ont pas les moyens de rebâtir une vie ailleurs. C'est pourquoi nous avons décidé de prendre les devants.» Lundi, Eliezer Wieder