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Libération
Interview

«Les chiites ont cru à un attentat-suicide»

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publié le 1er septembre 2005 à 3h30

Ancien ministre des Droits de l'homme dans le gouvernement précédent d'Iyad Allaoui, fondateur de l'Alliance internationale pour la justice, Bakhtiar Amine minimise les risques de guerre civile et salue le projet de Constitution de l'Irak comme l'un des plus progressistes de la région.

Comment expliquez-vous cette tragédie ?

Les chiites, qui avaient afflué de tout le pays pour célébrer le martyr de l'imam Moussa Kadhim, ont cru à un attentat-suicide. Ils ont été pris de panique. Ce genre de tragédie s'est produit plusieurs fois à La Mecque. Une partie de la foule a été poussée par-dessus un pont. Les forces de sécurité avaient pris le maximum de mesures pour prévenir une attaque à la bombe. Il y avait eu déjà des tirs de mortier le matin près du sanctuaire. Comme les terroristes et les saddamistes n'ont pas pu pénétrer dans la zone avec leurs voitures piégées du fait du dispositif policier, ils ont répandu cette rumeur criminelle.

Les attentats et les meurtres qui ciblent chiites et sunnites peuvent-ils déboucher sur une guerre civile ?

C'est évidemment le but recherché par ceux qui font ces choses-là. Mais jusqu'à maintenant, les différentes communautés qui composent l'Irak ont réagi de façon responsable. Cette fois encore, des aides aux victimes sont venues de toutes parts. L'ensemble de la classe politique a exprimé son émotion. Le premier ministre a décrété trois jours de deuil national. Les auteurs de ces attentats, que certains médias étrangers décrivent à tort comme des r