Londres de notre correspondante
Après plus de dix ans passés à cultiver le territoire français, l'intellectuel musulman suisse Tariq Ramadan pose les pierres d'un islam européen en Grande-Bretagne. La nouvelle étape de cette conquête britannique était expliquée hier dans les colonnes du Guardian : il fait partie d'un groupe de travail de 13 experts constitué par le gouvernement britannique pour lutter contre l'extrémisme musulman. Selon le quotidien, ce groupe devrait remettre un rapport d'ici à la fin du mois au Premier ministre et au ministère de l'Intérieur. Cette information n'a pas été confirmée officiellement, mais implicitement, par un député musulman membre du groupe. Comme en France, l'apparition de Ramadan sur la scène britannique a fait polémique. Mais les clivages sont fort différents.
Refus de la violence. Le Sun, peu après les attentats du 7 juillet, s'étouffait de rage à l'idée que Tariq Ramadan soit invité à une conférence organisée par la police londonienne, pour y dispenser un message de refus de la violence. Le tabloïde, à droite de l'échiquier politique, retenait qu'il a été interdit de séjour aux Etats-Unis l'an dernier par l'administration Bush alors qu'il devait y enseigner, et banni brièvement de France (c'était en 1995). Quelques jours plus tard, la prestigieuse université d'Oxford défendait l'idée d'avoir fait de Ramadan un professeur associé à partir d'octobre, il y dispensera épisodiquement ses vues sur la construction d'une identité musulmane eur