La Nouvelle-Orléans et ses alentours, transformés en marais par la rupture de ses digues, prennent des airs de Far West. Hier, le maire de la ville a décrété l'état d'urgence et ordonné aux forces de l'ordre de pourchasser en priorité les pillards, dont certains ont dévalisé des armureries. Il a lancé un «SOS désespéré... Actuellement, la salubrité et la sécurité du Centre de convention ne sont plus assurées et nous n'avons plus rien pour alimenter les 15 000 à 20 000 personnes qui s'y trouvent». La gouverneure de la Louisiane, Kathleen Blanco, a demandé l'envoi de 40 000 militaires.
«C'est vraiment le chaos», reconnaît le chef de la police de l'Etat. Alors que la nourriture et l'eau potable viennent à manquer, des fusillades éclatent fréquemment dans la cité inondée, où des pillards se sont introduits dans des habitations, des magasins et des hôpitaux pour y voler vivres et objets de valeur. Des témoins ont rapporté des douzaines de cas de vols de voiture sous la menace d'une arme, dont des véhicules transportant des vivres, et des pillages de pharmacies à la voiture bélier.
Des scènes similaires ont lieu dans le Mississippi voisin, dans les villes dévastées de Biloxi et Gulfport. Une infirmière, interrogée par une journaliste de l'AFP, rapporte que les autorités ont dû interrompre l'évacuation de milliers de patients auxquelles elles procédaient dans neuf hôpitaux de La Nouvelle-Orléans, car les hélicoptères de secours essuyaient des tirs. «C'étaient des bébés que l'on était