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Libération

En Italie, la croisade du juge anticroix

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Luigi Tosti se bat pour éliminer les crucifix des salles d'audience.
publié le 3 septembre 2005 à 3h31

Rome de notre correspondant

Pour le juge italien Luigi Tosti, c'est quasiment devenu un rituel. Chaque matin, il se rend au tribunal de Camerino, dans la région des Marches, pénètre dans la salle d'audience, constate qu'un crucifix est toujours accroché au mur, demande en vain qu'il soit retiré et renonce alors à instruire les procès. Depuis le 9 mai, au nom de «l'égalité des citoyens» et de la laïcité de l'Etat, le magistrat de 57 ans fait grève contre la croix. Seul, menacé de sanctions par sa hiérarchie, il poursuit obstinément son combat.

Homélie. «L'Italie est victime d'un débordement clérical et d'une nouvelle ingérence du Vatican, la bataille des symboles dans les lieux publics doit être menée», explique-t-il. Alors que, dans son homélie du 15 août, le pape Benoît XVI a répété «qu'il est important que Dieu soit visible dans les maisons publiques et privées, que Dieu soit présent dans la vie publique, avec la présence de croix dans les établissements publics», Luigi Tosti n'en démord pas. Voilà près de deux ans qu'il a engagé la bataille contre le crucifix. Depuis qu'un juge du tribunal de l'Aquila a donné raison à Adel Smith, un Italien converti à l'islam radical, qui avait exigé, non sans provocation, que l'école de ses enfants soit débarrassée des crucifix dans les salles de classe. A l'époque, l'affaire avait profondément divisé l'Italie.

«En octobre 2003, quelques jours après le verdict du tribunal de l'Aquila, je m'apprêtais à présider les débats lorsque des avocats