Madrid de notre correspondant
La garde civile espagnole est de nouveau dans le collimateur. Il y a trois semaines, sept agents avaient commis une bavure très médiatisée, à Roquetas, près d'Almería, qui avait occasionné la mort par étouffement d'un agriculteur. La «benemerita», la bien méritante, comme on la surnomme, se trouve aujourd'hui mise en cause dans un drame survenu à Melilla, une enclave espagnole de la côte marocaine, et un des points de passage de l'immigration clandestine.
Dimanche soir, à l'aide d'échelles de fortune, quelque 300 immigrants d'Afrique noire ont tenté d'escalader le double grillage métallique qui surplombe la ville et marque la frontière avec le Maroc. L'intervention de la gendarmerie espagnole a provoqué de violents affrontements et fait une quinzaine de blessés, dont une majorité de gardes civils. Le lendemain, un Camerounais de 17 ans a été retrouvé inerte le long du grillage, côté marocain.
Sa mort est aujourd'hui l'objet d'une enquête policière. Pour les gendarmes espagnols, soutenus par leurs homologues marocains, le décès de cet immigrant «n'a rien à voir avec l'intervention de la garde civile». Pour les ONG locales, notamment l'association Prodein, le jeune Camerounais aurait été tué à coups de matraque par des policiers alors qu'il se trouvait entre les deux grillages, puis aurait été rejeté du côté marocain. SOS Racisme a appelé à l'ouverture d'une «enquête exhaustive» sur cette affaire, demande à laquelle s'est jointe la Commission d'aide