Catherine Colonna, l'ancienne porte-parole de l'Elysée nommée ministre déléguée aux Affaires européennes dans le cabinet Villepin, explique à Libération les propositions du gouvernement après le rejet de la Constitution européenne par les Français, le 29 mai.
Le président Chirac veut créer un «nouveau consensus sur l'Europe». Après le 29 mai, n'est-ce pas utopique ?
Il y a eu une incompréhension entre les Français et l'Europe, c'est vrai. Ce serait toutefois une erreur de considérer que les Français ont rejeté l'Europe en bloc. Ils ont rejeté une certaine façon de la faire. Mais, bien souvent, c'est un besoin de plus d'Europe et de davantage d'efficacité qui s'est exprimé. Avec des actions nouvelles, ce nouveau consensus peut être trouvé. Travaillons-y. La campagne référendaire a permis un débat qui a touché tout le monde. Il ne doit pas retomber. L'Europe doit prendre la place qu'elle mérite dans la vie politique. Qu'on en parle, non de façon abstraite, mais pour ce qu'elle fait et ce qu'elle peut mieux faire. L'Europe n'a rien à craindre d'un vrai débat démocratique.
Le Président veut rapprocher l'Europe des Français. Comment faire ?
Je ferai très rapidement des propositions au Premier ministre. Il a déjà annoncé comment il associerait plus le Parlement. Au-delà, trois propositions : consulter plus régulièrement les partis ; dialoguer avec les collectivités locales, les élus, les chambres de commerce et d'industrie, les associations, afin de connaître leurs préoccupations et l