La Cour suprême des Etats-Unis, qui a compétence pour déterminer les orientations de la société sur des sujets tels que la peine de mort, l'avortement, la liberté de la presse ou l'euthanasie, vient de perdre l'un de ses membres. Sur ses neuf juges, il n'en reste désormais plus que huit. William Rehnquist, le président de cette plus haute instance judiciaire américaine, est en effet décédé samedi, à l'âge de 80 ans, d'un cancer de la thyroïde.
En juillet, une vacance s'était déjà déclarée avec la démission de la juge Sandra Day O'Connors, qui garde son poste dans l'attente de son remplacement. George W. Bush a proposé à sa place un proche de son Parti républicain, John Roberts, qui doit encore être confirmé par le Sénat. Avec le décès de Rehnquist, un archiconservateur, le choix de George W. Bush pour son remplacement pourrait déclencher une féroce bataille politique, tant les enjeux sont grands. Qu'une majorité des neuf juges penche d'un côté ou de l'autre du spectre politique, et c'est toute l'Amérique qui devra suivre. Et pour longtemps, puisque les neuf arbitres suprêmes sont nommés à vie.
Dans les années 60, la Cour suprême était un bastion progressiste. L'arrivée de William Rehnquist, nommé par le président Richard Nixon en 1972, marqua le début d'un fléchissement vers la droite de cette puissante institution. En pleine période du mouvement pour les droits civiques, Rehnquist n'a pas craint de prendre position contre l'extension des programmes de déségrégation dans les é