Tokyo de notre correspondant
Scènes d'horreur et de chaos hier matin dans une agglomération densément peuplée de Medan, capitale de Sumatra et troisième plus grande ville de l'Indonésie. Un Boeing 737-200 de la compagnie indonésienne privée Mandala s'est écrasé peu après avoir décollé de l'aéroport Polonia ; 112 passagers et 5 membres d'équipage étaient à bord. Si 9 passagers, assis dans une même rangée, ont survécu par miracle, le bilan pourrait s'alourdir car l'appareil reliant Djakarta, probablement rempli de kérosène, s'est écrasé dans une zone habitée et a détruit des dizaines de maisons. Selon l'agence Antara, un total de 149 corps a été décompté, dont 47 tués au sol. Parmi les victimes figure le gouverneur de la province d'Aceh. Il avait succédé après le tsunami de décembre 2004 à Abdullah Puteh, accusé de corruption (il aurait détourné l'argent destiné aux victimes), tué lui aussi dans l'accident.
Aucune cause n'explique pour l'heure le désastre d'hier. L'examen des boîtes noires devrait fournir des indications. L'appareil, fabriqué en 1981, volait depuis vingt-quatre ans et devait partir à la casse dans huit ans. Seule certitude : Mandala Airlines, fondée en avril 1969 et gérée par l'armée indonésienne, a une terrible réputation en matière de maintenance. L'Indonésie compte 15 compagnies aériennes, dont plusieurs peu sûres. 70 % de leurs 180 appareils ont plus de vingt ans. Les crashs sont fréquents. En 1997, un autre Boeing 737-300 de SilkAir s'était écrasé à Palemba