Rome de notre correspondant
La publicité sur les murs annonçait : «Si tu as du sang dans les veines, prouve-le !» Pour la première fois, Paolo Pedote s'est ainsi décidé, le 16 août, à se rendre à la polyclinique de Milan pour y donner son sang. Mais au centre de transfusion, l'écrivain, âgé de 39 ans, a été écarté de la liste des donneurs potentiels, ce qui relance, en Italie, la polémique récurrente sur la discrimination des homosexuels.
«J'ai répondu au formulaire de l'hôpital, a expliqué l'intéressé. Questions sur mon état de santé : si j'ai été victime d'une hépatite, du sida, si je suis un consommateur de drogues ou si j'ai des relations sexuelles à risques. J'ai toujours eu des rapports protégés mais j'ai spontanément indiqué que j'étais gay.» Les médecins refusent alors de prélever son sang. «Nous avons choisi, sur la base d'études et d'une vaste littérature médicale, de ne pas accepter le don de toute personne déclarant avoir eu des rapports homosexuels en âge adulte», a confirmé le professeur d'hématologie et responsable du centre de transfusion Paolo Rebulla, assurant «qu'il n'y a aucune volonté discriminatoire. Pour preuve, si un hétérosexuel déclare avoir eu plus de trois partenaires au cours de la dernière année, il ne sera pas plus accepté».
Reste que la décision est parfaitement illégale et a provoqué de vives réactions dans la péninsule. A la suite d'une longue bataille menée par les associations homosexuelles, le décret ministériel datant de 1991 qui plaçait le