Menu
Libération

Le pluralisme sans risques de Moubarak

Article réservé aux abonnés
En Egypte, le taux de participation est le véritable enjeu de cette présidentielle-plébiscite.
publié le 6 septembre 2005 à 3h34

Le Caire de notre correspondante

Les banderoles à la gloire des candidats à la première présidentielle multipartite de l'histoire de l'Egypte ont colonisé les rues du pays. Dans cette débauche de couleurs, où le nom et le portrait du président sortant Hosni Moubarak semblent omniprésents, des banderoles vertes et orange rappellent que le traditionnel référendum-plébiscite en vigueur jusqu'à cette année a laissé la place à une élection concurrentielle. Le vert, c'est celui du Wafd, le parti historique de la décolonisation, dont le chef, le septuagénaire et effacé Noaman Gomaa, devrait arriver en seconde position, loin derrière Hosni Moubarak. L'orange, c'est la couleur choisie par le libéral Ayman Nour, le plus virulent des adversaires du raïs, lors de la création de son parti l'hiver dernier, en pleine révolution ukrainienne. Les sept autres candidats, totalement inconnus, sont à la portion congrue.

Partis légaux. Seuls les chefs de partis légaux ont pu se présenter. Les indépendants, dont les Frères musulmans, force d'opposition majeure, ont été écartés par les conditions de candidature rédhibitoires du nouveau mode de scrutin. A l'inverse de la gauche et du mouvement d'opposition civile Kefaya (Ça suffit), qui prône le boycott du scrutin, les Frères musulmans ont eux appelé à voter... contre Moubarak. Mais à 77 ans, le raïs n'a guère à s'inquiéter pour sa réélection.

Débarrassé de ses adversaires inquiétants, le régime a promis une «campagne électorale exemplaire». La télévis