Beyrouth de notre correspondante
Le président de la République, Emile Lahoud, doit-il démissionner ? C'est la question qui est au coeur du débat politique libanais depuis l'inculpation, samedi, de quatre de ses proches dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. Les généraux Moustapha Hamdane, Jamil Sayyed, Ali al-Hajj et Raymond Azar sont poursuivis pour «meurtre par préméditation, tentative de meurtre par préméditation, perpétration d'actes terroristes et possession d'armes et d'explosifs». Ils étaient à la tête des services de sécurité et de renseignement libanais au moment de l'attentat, en février dernier.
«Emile Lahoud est au moins responsable politiquement, puisque les officiers incriminés étaient les principaux chefs sécuritaires du régime qu'il dirigeait, expliquait dimanche après-midi la ministre des Affaires sociales, Nayla Moawad. Maintenant, c'est à lui de tirer les conclusions qui s'imposent.» Selon l'éditorialiste de l'Orient le Jour, un quotidien francophone, la position du président est désormais «intenable». Les quatre suspects étaient «ses collaborateurs les plus directs : ses fidèles d'entre les fidèles, ses barbouzes-mousquetaires, sa garde rapprochée, les quatre piliers de son régime», rappelait ainsi samedi matin le journaliste Issa Goraieb.
Mais le leader druze, Walid Joumblatt, particulièrement influent sur la scène politique libanaise, a semblé vouloir calmer les esprits, dimanche, en rappelant que le présiden