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Libération

«Personne ne me fera quitter La Nouvelle-Orléans !»

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Ne restent dans la ville que des soldats surarmés et des habitants refusant de partir.
publié le 6 septembre 2005 à 3h33

La Nouvelle-Orléans envoyé spécial

Muni d'une caméra vidéo, Jack fait le tour d'une maison du quartier cossu de Metairie, à l'est de La Nouvelle-Orléans. «C'est celle de mon fils, qui est à Bagdad depuis un an, dit-il. Elle est presque intacte, je vais de ce pas lui envoyer des photos par Internet pour le rassurer.» Ce soldat qui, comme le tiers des effectifs de la garde nationale de Louisiane, sert en Irak a eu de la chance. Dans ce district coincé entre le Mississippi et le lac Pontchartrain, certaines maisons ont été coupées en deux par la chute des chênes. Des câbles arrachés par le vent jonchent des rues. Des morceaux de tôle encombrent les jardins. Les magasins et les écoles sont fermés jusqu'à nouvel ordre.

La nourriture enterrée pour éviter la vermine

Une semaine exactement après la catastrophe, les autorités ont accordé hier douze heures aux habitants de Metairie pour constater les dégâts et emporter quelques effets personnels. A la radio, elles n'ont pas cessé d'inciter les habitants à enterrer dans leur jardin tout le contenu de leur frigo pour éviter d'attirer «la vermine» et de ne pas toucher à l'eau contaminée. Il n'y a ni électricité ni eau courante à Metairie. Une partie du quartier reste inaccessible. Les toits des maisons sont encore engloutis. Chad, un ingénieur de 48 ans, est arrivé tôt hier matin de Baton Rouge, où il avait mis à l'abri sa famille à la veille de l'ouragan. Pour ce faire, il a dû braver plusieurs heures d'embouteillages sur les routes menant