Des milliers d'Américains, les plus vulnérables, ont été laissés à leur sort, plusieurs jours, dans une ville sans loi, sans nourriture, sans eau, sans électricité. Les images, qui ont fait le tour du monde, plongent les Américains dans un sentiment de «honte». Le mot, «shame», est depuis quelques jours dans toutes les conversations, et s'étale dans tous les journaux. Le New York Times a titré une chronique United States of Shame. Il y a quelques jours, l'Atlanta Journal écrivait en première page : «Honte aux responsables officiels qui ont réagi lentement aux appels à l'aide de La Nouvelle-Orléans (...) Honte à ceux qui n'ont pas tenu compte des avertissements sur la vulnérabilité de La Nouvelle-Orléans. Honte à nous tous.»
Enquêtes. Au pays de la transparence, des enquêtes ne manqueront pas d'être engagées pour déterminer les responsabilités. Hier, tout en fustigeant «le petit jeu des accusations», la Maison Blanche a annoncé l'ouverture d'une première enquête «pour établir ce qui s'est bien déroulé et ce qui s'est mal passé». La veille, l'ancien président Bill Clinton a suggéré de la confier à une commission indépendante bipartisane, sur le modèle de celle qui a enquêté sur le 11 septembre.
Les différentes autorités n'ont pas attendu pour chercher à se blâmer les unes sur les autres. Le système fédéral américain est tel que les décisions concernant les secours sont prises à différents niveaux : paroisse, ville, Etat, gouvernement fédéral. Le maire de La Nouv