Rien n'aura réussi à troubler la détermination du président Zine Ben Ali. La justice de son pays a «suspendu», lundi, la tenue du sixième congrès de la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH), prévu du 9 au 11 septembre, lui interdisant aussi toute activité préparatoire. Une «décision politique dans un habillage judiciaire», selon le président de la Ligue, Me Mokhtar Trifi.
La LTDH, implantée dans tout le pays, est une organisation indépendante et pionnière en Afrique et dans le monde arabe. Elle ne peut que susciter le courroux d'un chef de l'Etat obsédé par la sécurité. Dans le désert politique tunisien, elle est devenue un point de ralliement et le passage obligé de toutes les initiatives afférent aux droits de l'homme et aux libertés.
Ni les assauts de la police ni les tracasseries judiciaires auxquelles la Ligue est soumise depuis des années, et plus encore ces derniers mois n'ont réussi à émouvoir les «partenaires étrangers» de la Tunisie et à convaincre leurs chancelleries d'intervenir en sa faveur. «On a laissé Ben Ali préparer à sa manière le sommet mondial sur la société d'information (placé sous l'égide de l'ONU et prévu en novembre à Tunis)», s'insurge-t-on à la Ligue.
Infiltrés. Un vieux bras de fer oppose le pouvoir à la LTDH : tentative de créer une ligue concurrente en 1987, gel de ses activités en 1992, campagne virulente contre sa direction en 2000, asphyxie financière, black-out médiatique, interventions policières pour empêcher des