Jérusalem de notre correspondant
Les déclarations pleuvent, les démentis se succèdent. Dans une superbe cacophonie politique, ministres et sous-ministres de la droite israélienne s'empaillent publiquement sur le devenir des colonies de Cisjordanie. Une série de petites phrases assassines, aux avant-goûts de campagne électorale, qui brouille la stratégie gouvernementale au lendemain du désengagement de Gaza.
«Il faut profiter de l'occasion exceptionnelle créée par ce retrait pour renforcer les blocs d'implantations en Judée Samarie», a lâché hier Limor Livnat, ministre de l'Education. La veille, Zeev Boïm, vice-ministre de la Défense, confiait à la presse que le gouvernement prévoyait la construction de 3 000 logements dans la colonie d'Ariel, «preuve de sa détermination. Ceux qui pensent qu'il y aura d'autres retraits se trompent sur les intentions de ce gouvernement».
«Désastreux». Cette annonce a soulevé un véritable tollé côté palestinien. «Voilà 3 000 raisons supplémentaires de saboter le processus de paix», a déploré Saëb Erakat, l'homme des pourparlers avec Israël, «c'est une déclaration désastreuse car elle détruit la possibilité d'établir un Etat palestinien et donc, une solution à deux Etats». Même réaction chez les pacifistes israéliens. «Espérons qu'il ne s'agit que d'une de ces annonces qui jamais ne seront mises en oeuvre», a commenté Yaariv Oppenheimer, l'un des responsables de la Paix maintenant.
Gêné aux entournures, le bureau du Premier ministre a très vite fait