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Libération

Lonsdale, la griffe étiquetée fasciste

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Aux Pays-Bas, les jeunes néonazis détournent la marque pour affirmer leurs convictions.
publié le 7 septembre 2005 à 3h34

Amsterdam de notre correspondante

En vitrine d'un magasin de Sint Antoniebreestraat, à Amsterdam, des posters montrent un jeune boxeur noir sous le slogan «Lonsdale aime toutes les couleurs». A l'intérieur, il n'y a pas foule. Les soldes sont pourtant massives dans la boutique de Punch, distributeur aux Pays-Bas de Lonsdale, une marque britannique de vêtements de sport. «Trois sweats pour le prix d'un», insistent les vendeuses auprès d'un couple de touristes français.

«Les jeunes Lonsdale n'existent pas !» Enervé, Ronald Krijger, responsable du catalogue Lonsdale chez Punch, dément le penchant supposé de ses clients pour l'extrême droite. La marque, spécialisée dans le vêtement de boxe depuis 1960, est pourtant devenue le signe de ralliement de toute une jeunesse néonazie en Europe du Nord. Si elle n'est pas la seule griffe fétiche de ce marché de niches, aussi amateur des marques anglaises Fred Perry et Ben Sherman, elle est la seule à avoir été détournée à des fins politiques. Certains de ses clients n'en laissent, en effet, apparaître que les quatre lettres centrales, NSDA, dans l'entrebâillement de leur blouson. L'allusion au National Sozialistische Deutsche Arbeiter Partei (NSDAP) d'Adolf Hitler est ainsi faite en toute impunité, sans risque de poursuites pour port d'insignes nazis. Des lycéens ont par ailleurs donné un sens nouveau à Lonsdale, en déclinant chaque lettre à leur manière : «Laat ons Nederlanders samen de allochtonen elimineren» («Néerlandais, éliminons ense