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Libération

La pollution des eaux a fait ses premières victimes

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Essence, produits chimiques, déchets, ont envahi la ville inondée.
publié le 8 septembre 2005 à 3h35

Les experts croisaient les doigts, mais le miracle ne s'est pas produit. Les premiers signes de contamination bactérienne sont apparus dans le sud des Etats-Unis. Cinq personnes sont officiellement décédées en raison d'une maladie se contractant au contact d'une eau insalubre après le passage de Katrina, a annoncé hier le Centre pour le contrôle des maladies (CDC), basé à Atlanta. Une personne est morte au Texas, les autres dans le Mississippi. «C'est une bactérie qui peut entrer dans le corps par le biais d'une coupure ou d'une blessure en contact avec de l'eau», salée de préférence, a expliqué un porte-parole du CDC.

L'agence américaine de l'environnement (EPA), très inquiète, a appelé hier à éviter tout contact avec l'eau de La Nouvelle-Orléans. Selon son décompte, 114 installations de traitement des eaux usées ont été endommagées ou submergées ; 378 réseaux de distribution d'eau ont été coupés, et 48 fonctionnent avec l'obligation de faire bouillir l'eau. Faute d'analyses, nul ne connaît encore l'étendue de la pollution. L'EPA a effectué de nombreux prélèvements, dont les résultats ne seront pas connus «avant la fin de la semaine». Tous les observateurs sont d'accord pour dire que l'eau qui recouvre encore 60 % de la ville est une immonde soupe d'eaux usées, de bactéries et de produits chimiques. L'EPA effectue des survols quotidiens en hélicoptère pour repérer les nappes d'essence échappées des voitures englouties et susceptibles d'aggraver ou de provoquer des incendies.