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Libération

L'Egypte ne s'est pas ruée aux urnes

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23 % de participation à la présidentielle, largement remportée par Moubarak.
publié le 10 septembre 2005 à 3h38

Le Caire de notre correspondante

La presse égyptienne et les militants du Parti national démocrate (PND) n'ont pas attendu les résultats officiels pour saluer le sacre d'Hosni Moubarak, triomphalement élu à 88,6 % lors des premières présidentielles multipartites du pays. Un score sans surprise. Les rivaux du raïs ont été renvoyés loin derrière. Mais les pronostics des observateurs ont été déjoués par les 7,3 % obtenus par son virulent adversaire Ayman Nour, qui, en devançant le candidat de l'historique parti Wafd, confirme être devenu un acteur de poids sur la scène politique égyptienne.

La vraie surprise est venue du taux de participation officiel, qui correspond à celui estimé par les observateurs : 23 %. Un chiffre qui prouve combien les Egyptiens n'ont nourri aucune illusion sur la «révolution démocratique» tant promise par Moubarak. Ce dernier se voit donc réélu sans encombre, avec une légitimité fragilisée.

Certes, l'enjeu était ailleurs. Pour l'éditorialiste du journal Al-Ahram, Salama Ahmed Salama, il s'agissait d'un entraînement pour les Egyptiens. Un tout petit pas très maîtrisé vers davantage de démocratie. Mais du côté du PND cette élection a surtout servi de galop d'essai pour une première campagne «à l'américaine». Affiches, spots TV, campagne gérée par des jeunes brillants et polyglottes, discours minutieusement préparés, réactions populaires et médiatiques aussitôt analysées par des experts. Un changement de style que l'on doit à Gamal, le fils du raïs. Etoile m