Cette fois-ci, c'est officiel : l'élection présidentielle n'aura pas lieu le 30 octobre. «Pratiquement, ce n'est pas possible», a constaté Kofi Annan dans une interview diffusée par RFI. Le secrétaire général de l'ONU a rejeté la responsabilité de ce report lourd d'incertitudes sur «les leaders politiques et les partis» qui «n'ont pas coopéré».
De fait, rien n'est prêt. Les listes électorales, censées être affichées deux mois avant le scrutin, n'ont toujours pas été révisées. L'opposition conteste les décrets pris mi-juillet par le président Gbagbo et excluant de la naturalisation, et donc du droit de vote, les personnes nées en Côte-d'Ivoire entre 1961 et 1973. De même, le G7, qui regroupe les principaux partis d'opposition, récuse l'Institut national de la statistique, qui s'est vu attribuer la tâche hautement stratégique de réviser les listes et d'éditer les cartes électorales, le jugeant inféodé à la présidence.
Parallèlement, le processus de désarmement et de cantonnement des milices progouvernementales et des rebelles est au point mort. Outre l'impréparation et l'incurie des organismes tant onusiens que nationaux concernés, l'appel au putsch fin août lancé par l'ex-chef d'état-major Mathias Doué a créé un climat de paranoïa peu favorable au désarmement.
La rébellion et l'opposition entendent désormais profiter de ce report pour passer à la vitesse supérieure et réclamer une «transition sans Gbagbo». Le président ivoirien, lui, s'en tient aux dispositions prévues par l