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Libération
Interview

Les droits de la femme avancent à pas comptés au Pakistan

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publié le 10 septembre 2005 à 3h38

Islamabad de notre correspondante

Une conférence régionale sur «la violence contre les femmes» s'est achevée jeudi à Islamabad. Une occasion pour le président Musharraf, qui a inauguré la réunion, de tenter d'améliorer l'image de son gouvernement en matière de droits des femmes. L'organisatrice de la conférence, et l'atout «charme» du chef d'Etat pakistanais, est la dynamique Nilofar Bakhtiar, chargée du ministère du Développement des femmes depuis trois ans. Brushing parfait et sourire appuyé, cette ancienne directrice du Lions Club International défend mordicus son bilan alors que les journaux pakistanais continuent de relater quotidiennement de nombreux cas de viols collectifs, de meurtres de femmes, parfois brûlées par leur famille... «Si ces histoires sortent dans les journaux, c'est parce que la presse est désormais beaucoup plus libre, réplique celle que ses employés appellent «Madame». Les médias peuvent rapporter les cas de violences et débattre de ces sujets librement, c'est un grand changement. La société s'ouvre et c'est pour cela qu'aujourd'hui les femmes osent parler quand elles sont victimes et porter plainte.»

Code pénal. L'un des principaux défis pour garantir une vraie justice aux femmes reste la fastidieuse abrogation des ordonnances Hudood, législations mises en place par le général Zia Ul-Haq en 1979. Ces lois religieuses sont très discriminatoires, notamment dans les cas de viol, ou quatre témoins sont requis pour que le crime soit attesté... Mais Nilofar