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Libération

Norvège: les pauvres, enjeu du vote

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Dans ce pays à l'économie florissante, la répartition des richesses est au centre de la campagne des législatives de lundi.
publié le 10 septembre 2005 à 3h38

Oslo envoyé spécial

Une bouée autour des reins, la gamine en maillot de bain se tient debout dans un bassin vide. «Nous allons le remplir», promet l'affiche du Parti travailliste norvégien, pivot de l'opposition de gauche en lice pour les législatives de lundi. Dans ce pays qui pour la cinquième année consécutive vient d'être classé par l'ONU en tête des pays où il fait bon vivre, toute la campagne a tourné autour des maisons de retraite qui n'ont pas assez de places, des écoles décrépites qui utilisent des livres vieux de vingt ans, des gamins qui n'ont pas de place dans les crèches. Alors que le gouvernement sortant du chrétien-démocrate Kjell Magne Bondevik ne sait promettre que de nouvelles baisses d'impôt, la gauche mise sur la relance de l'Etat-providence.

Enjeu. Pétromonarchie, troisième exportatrice mondiale de brut, la Norvège est assise sur 150 milliards d'euros de «cagnotte» pétrolière, sagement placée en Bourse pour les générations futures. Dans ce pays à l'économie florissante, où le taux de chômage n'atteint que 4,5 %, la répartition des richesses s'est pourtant imposée comme enjeu central du scrutin. Car, même en Norvège, il y a de plus en plus de pauvres.

Arvid Kolelåth, 45 ans, visage christique et regard fiévreux, a quitté ce qu'il appelle «le monde du travail payé» depuis une dizaine d'années. Employé dans une épicerie, il a été licencié par son nouveau propriétaire. Depuis, il vit de l'aide sociale, qui lui laisse 540 euros par mois une fois son loyer payé.