Washington de notre correspondant
Les Etats-Unis célébraient hier le quatrième anniversaire du 11 septembre 2001 (1) et ce souvenir est venu se télescoper de plein fouet avec la tragédie entraînée par l'ouragan Katrina. Le président George W. Bush a tenté de jouer sur cette corde, appelant à réveiller l'esprit du 11 Septembre pour affronter les difficultés en Louisiane et dans le Mississippi. «L'Amérique est confrontée à un autre désastre qui a causé des destructions et des pertes en vies humaines, a-t-il déclaré samedi, lors de son allocution radio hebdomadaire. L'Amérique surmontera cette épreuve et nous serons plus forts.» Hier, après avoir assisté à une messe en l'honneur des victimes du 11 Septembre, Bush s'est envolé de nouveau pour la Louisiane et le Mississippi.
L'écho entre le 11 Septembre et Katrina est pourtant ambigu. S'ils ont chacun frappé une ville-icône, les deux désastres sont en effet aux antipodes l'un de l'autre. L'un fut la tragédie des cols blancs de New York ; l'autre, celle des pauvres du Sud. L'un avait soudé le pays ; l'autre révèle ses divisions sociales et raciales. L'un avait renforcé le président George W. Bush, donnant un sens à son mandat ; l'autre le fragilise. Aujourd'hui, ce n'est pas le commandant en chef que voient les Américains, c'est le numéro 1 de la bureaucratie fédérale. Selon un sondage publié samedi par l'hebdomadaire Newsweek, la cote du Président est passée pour la première fois sous la barre des 40 % : 55 % des sondés critiquent