Washington de notre correspondant
Cravate rouge, sourire et lèvres serrées, John Roberts a commencé hier à subir son grand oral devant la commission judiciaire du Sénat américain. Choisi par Bush pour remplacer William Rehnquist, président de la Cour décédé au début du mois, Roberts s'est préparé pendant des jours à cette audition, des amis jouant le rôle des sénateurs. Dans un Sénat dominé par les républicains, sa confirmation ne devrait pas poser de problème. Mais plusieurs sénateurs ont promis de l'interroger sans tendresse, que ce soit sur l'égalité des droits, l'avortement, le respect de la vie privée ou les frontières entre pouvoirs législatif et judiciaire. Certains sénateurs le poussent à ne pas répondre à toutes les questions, pour ne pas obérer sa liberté de jugement dans de futures affaires qu'aura à traiter la Cour.
Ces auditions sont un moment important pour la société américaine : Roberts étant âgé de 50 ans, il devrait marquer de son empreinte la Cour suprême pendant plusieurs décennies, «peut-être jusqu'en 2040», a même déclaré le sénateur de Pennsylvanie Arlen Specter, dans ses remarques introductives. John Roberts avait initialement été nommé en juillet, en remplacement de Sandra O'Connor, qui a choisi de prendre sa retraite. A la mort de Rehnquist, Bush lui a demandé de remplacer plutôt ce dernier. Le Président cherche donc un nouveau remplaçant pour Sandra O'Connor. Laura Bush, son épouse, a publiquement souhaité qu'il choisisse une femme. La semaine derniè