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Libération

L'aube du premier jour sans Israéliens à Gaza

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publié le 13 septembre 2005 à 3h40

Gaza envoyé spécial

L'arrière-garde montre des signes d'impatience. L'aube va bientôt percer, cauchemar des soldats. Engoncés dans leurs casques et leurs gilets pare-balles, les combattants d'élite chargés de fermer la marche suivent du regard les derniers blindés qui se traînent lourdement sur la piste. La nuit a été longue. La tension a creusé les traits. Le dernier véhicule de l'immense colonne franchit sans encombre le barrage de Sufi. Israël vient de se retirer de la bande de Gaza, abandonnant à des Palestiniens en liesse des colonies réduites à l'état de gravats. Une opération exemplaire, menée à bien sans une goutte de sang versée.

Dimanche à 20 heures, dans son QG de Kissoufim, le major Gur Shraïvman met en garde ses soldats : «La première des menaces vient du fait que les groupes terroristes vont nous harceler pour démontrer que notre retrait est en fait une victoire à porter à leur crédit. Le second risque est lié au fait que les Palestiniens sont impatients d'entrer dans les colonies et que la foule va s'y ruer avant que nos troupes se soient retirées.»

Coopération. La première hypothèse semble une certitude pour les «scouts» de la brigade Givati. Le président Mahmoud Abbas, lui, assure depuis plusieurs semaines qu'il a obtenu des groupes clandestins un engagement à respecter une trêve lors du retrait israélien. Il jure aussi que sa police contiendra toute tentative de débordement populaire et interdira, pour une quinzaine de jours, l'accès aux colonies évacuées. «L'