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Libération

Le poids des néonazis à Dresde

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Le report des législatives dans cette ville de l'Est pourrait être déterminant.
publié le 13 septembre 2005 à 3h40

Berlin de notre correspondante

L'Allemagne avait quasiment oublié l'existence du parti néonazi NPD. Jusqu'à ce qu'un hasard malencontreux propulse le parti d'extrême droite sur le devant de la scène. La semaine dernière, la candidate NPD de Dresde (Est) aux législatives du 18 septembre est décédée d'une attaque cérébrale. Toute la circonscription de Dresde va devoir voter quinze jours après le reste de l'Allemagne. Cela serait sans importance si l'écart entre le chancelier Gerhard Schröder (SPD) et la candidate de l'opposition, Angela Merkel (CDU-CSU), n'était pas en train de se resserrer à 35 % pour le SPD contre 42 % pour la CDU-CSU. Or, en 2002, Schröder avait gagné avec 8 864 voix d'avance. Les 219 000 électeurs de Dresde pourraient jouer un rôle clé. Le fait que ce retournement de situation ait lieu à l'Est, et à cause du NPD, ne manque pas de sel. «Les faiseurs de chancelier à l'Est», titrait hier le journal Handelsblatt.

En août, le Bavarois Edmund Stoiber (CSU) avait estimé que les «Ossies frustrés» ne devaient pas décider de l'avenir de l'Allemagne. Quant au NPD, il ne peut que se réjouir de ce regain de publicité. Selon les sondages, le parti national allemand devrait obtenir moins de 1 % des suffrages, comme en 1998 (0,3 %) et en 2002 (0,4 %). En septembre 2004, le parti néonazi avait pourtant créé l'émoi en obtenant 4 % aux régionales de Sarre et 9,2 % en Saxe, dont la capitale est justement Dresde. Fort de ces résultats, le NPD espérait enfin passer la barre des 5