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Libération

A Gaza, le difficile respect des appels au calme

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Les groupes armés ont défié Abbas, des habitants sont passés en Egypte.
publié le 15 septembre 2005 à 3h42

Gaza envoyé spécial

Volontairement discrets au cours des premiers jours de la liesse populaire, les groupes armés palestiniens ont décidé, hier, de tirer à leur tour bénéfice du retrait israélien de Gaza. Sortant de leur relative réserve, les différentes brigades, qu'elles soient issues des rangs nationalistes, islamistes ou marxistes, se sont livrées à moult démonstrations de force, arpentant les colonies abandonnées en une multitude de petits défilés militaires tout au long de la journée.

Défi. En fin d'après-midi, les groupes se sont invités en masse au raout officiel convoqué à Neve Dekalim par l'Autorité palestinienne. Un véritable défi à son président qui avait réaffirmé, la veille, son intention de les désarmer. «Aujourd'hui se présente une occasion historique. Notre avenir ne dépend plus que de nous, de notre capacité à gérer correctement cette période de transition. Nous ne permettrons pas que le chaos armé nous fasse rater cette chance», avait juré Mahmoud Abbas lors d'une adresse solennelle à la nation. Devant la densité de fusils d'assaut brandis par les miliciens encagoulés, il a préféré s'abstenir d'apparaître à la fête transformée en symbole de son impuissance. Au matin, Abou Atiya, le commandant du Hamas à Rafah, avait dynamité, au grand jour et devant les sentinelles hébétées, une nouvelle portion de mur séparant Gaza de l'Egypte, menaçant de «recommencer dix fois» si cette faille était rebouchée.

Chalumeau. Les groupes armés ne sont pas les seuls à se moquer d