La communauté chiite, à qui l'islamiste jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui a promis une «guerre totale», a une nouvelle fois hier payé un lourd tribut à la guerre en Irak où une vague d'attentats-suicides a fait près de 150 morts. Ces attaques sont la réponse d'Al-Qaeda à l'opération que les forces irakiennes et américaines mènent depuis samedi contre Tall Afar, une localité proche de la frontière syrienne devenue une enclave rebelle, qui, selon les autorités a fait plus de 157 tués dans les rangs des insurgés sunnites.
L'explosion la plus meurtrière, qui a fait, à elle seule, 114 morts, a eu lieu dans le quartier chiite Khadimiya à Bagdad quand une voiture piégée s'est désintégrée parmi une file de travailleurs qui, au petit matin, attendaient de se faire recruter pour un des nombreux chantiers de construction de la ville. Il s'agit de l'incident le plus sanglant depuis la gigantesque bousculade du 31 août sur un pont du même quartier, à l'occasion d'un pèlerinage chiite, qui avait été provoquée par des rumeurs sur la présence de kamikazes dans la foule. Près de 1 000 personnes, dont un grand nombre d'enfants, y avaient trouvé la mort.
Selon un porte-parole de la police, l'attentat d'hier a été provoqué par un kamikaze qui a foncé dans la foule. En revanche, des témoins ont expliqué à l'AFP que le kamikaze était sorti de son véhicule pour se présenter comme un entrepreneur à la recherche de travailleurs et qu'il avait fait exploser sa voiture quand les manoeuvres s'étaient ap