Hanovre envoyé spécial
L'Allemagne d'en bas crie son angoisse. Mardi après-midi, sur la place de l'opéra de Hanovre, ils sont près de 4 000 à applaudir Oskar Lafontaine, venu soutenir les candidats du Parti de gauche en Basse-Saxe, dans le fief du chancelier Gerhard Schröder. Dans la foule, des chômeurs et des retraités, quelques jeunes révolutionnaires, tous décidés à sanctionner les traîtres socio-démocrates et les écolos embourgeoisés.
Tandem. En moins d'un an, le Wasg (Alternative électorale, travail et justice sociale), nouveau parti fondé par des transfuges du SPD, a enregistré 10 000 adhésions en Allemagne de l'Ouest. Pour ces élections législatives, il fait alliance avec le PDS (60 000 adhérents), le parti néocommuniste est-allemand rebaptisé Linkspartei (parti de gauche). Les derniers sondages créditent cette alliance de plus de 7 % des intentions de vote, de quoi faire perdre, largement, le tandem Schröder-Fischer.
Dimanche, le SPD et les Verts devront se passer de la voix de Renate Hercher-Reis, chômeuse de 53 ans. Elle a rendu sa carte du SPD en 2002. Et elle le combat au nom de la justice sociale : «Mon patron a fait faillite en 2002. J'ai répondu à près de 500 offres d'emplois, Après un an de chômage, je me retrouve avec 345 euros par mois. C'est ce que nous offre Hartz IV.» Hartz IV désigne le quatrième volet de la réforme inspiré par Peter Hartz, ex-DRH de Volkswagen et proche de Schröder. Pour surmonter cette «humiliation», Renate a rejoint le Wasg. Elle en a p