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Libération

Oskar Lafontaine dans la peau du tribun démago

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L'ex-n°1 du SPD veut incarner la «vraie gauche» face aux «soixante-huitards pourris».
publié le 15 septembre 2005 à 3h42

Hanovre envoyé spécial

L'orgueilleux Lafontaine est loin d'avoir la place qu'il estime mériter dans cette campagne. Lui, le surdoué de la politique, maire à 30 ans et ministre-président de la Sarre à 40, l'orateur hors pair sur qui Willy Brandt avait fondé tant d'espoirs, on le tient scandaleusement éloigné des plateaux télévisés. Son parti, le Linkspartei, n'a pas sa place dans les disputes assez polies des quatre partis établis (CDU, FDP, SPD, Grüne) et quand il y est associé, c'est plutôt à son représentant légal, l'Est-Allemand Gregor Gysi, qu'il est fait appel.

Alors, puisque son ennemi Schröder n'ose pas l'affronter, le «Napoléon de la Sarre» (surnom du temps de sa splendeur) l'interpelle solennellement. A Sarrebruck hier, à Hanovre mardi. Les milliers de convaincus qui se pressent pour l'entendre sont rarement déçus du voyage. Lafontaine leur sert un discours au lance-flammes. L'ex-ministre des finances et ancien numéro 1 du SPD ne recule devant rien. Contre les «soixante-huitards pourris» et les «élites corrompues», tous les coups sont permis, même les plus démagogiques. La voix tremblante, il convoque Victor Hugo et Karl Marx qu'il paraphrase : «Un spectre hante l'Allemagne, celui de la nouvelle gauche ! Grâce à vous, nous allons faire danser le Bundestag !»

Il faut, martèle-t-il, en finir avec la «pensée unique néolibérale» dont Fischer et Schröder sont les serviteurs. En maintenant, au nom de la flexibilité, «la jeunesse dans la précarité et la désespérance», ces deu