La France réorganise son dispositif militaire en Afrique... Sur la pointe des pieds, car Paris ne veut surtout pas avouer publiquement que la Côte-d'Ivoire ne fait plus partie de ses plans d'avenir. Trop explosif, compte tenu de la situation dans un pays où l'armée française s'enlise depuis trois ans. Au regard du plan de réorganisation récemment adopté par l'état-major des armées, c'est pourtant bien d'un premier pas vers un départ définitif de Côte-d'Ivoire dont il s'agit. «Nous ne nous battrons pas pour rester», confiait cet été (Libération du 26 juillet) un officier supérieur, exprimant la lassitude des militaires.
Alors que la France maintient plus de 7 000 hommes en Afrique (dont 4 000 en Côte-d'Ivoire), le dispositif va être réorganisé autour de quatre pôles : le Sénégal, le Gabon, Djibouti et le département français de La Réunion. Dans chacun de ces pays, un petit état-major va être créé avec un général à sa tête. «Nous voulons coller aux efforts de l'Union africaine, qui a prévu de se doter en 2010 de brigades capables d'intervenir dans des crises, les Forces africaines en attente», explique-t-on de source militaire. Les quatre états-majors français correspondront géographiquement aux quatre forces régionales africaines. Il s'agit d'une nouvelle application du concept français de renforcement des capacités africaines de maintien de la paix (Recamp), qui, sous couvert d'«africanisation», permet à l'armée française d'être moins directement impliquée dans les crises. «N