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Libération

La question turque s'invite dans la campagne allemande

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86 % des 600 000 électeurs d'origine turque seraient prêts à voter SPD.
publié le 16 septembre 2005 à 3h43

Berlin de notre correspondante

A quatre jours des élections, la Turquie vient de faire une entrée fracassante dans la campagne électorale allemande. Alors que Gerhard Schröder (SPD) est favorable à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, l'ancien chancelier SPD Helmut Schmidt, 86 ans, a déclaré hier au quotidien populaire Bild : «Je suis absolument du même avis que Mme Merkel [candidate de l'opposition ndlr], l'adhésion de la Turquie est une bêtise.» Les Turcs appartiennent à «un cercle culturel qui nous est totalement étranger». L'intervention du vieux chancelier, qui compte parmi les personnalités politiques les plus appréciées des Allemands, tombe au plus mauvais moment.

Sondage. Remontés dans les sondages à 35 % (contre 42 % pour la CDU-CSU), les sociaux-démocrates se battent pour chaque voix. Ce n'est donc pas le moment de semer le doute dans les esprits des 600 000 électeurs turcs naturalisés allemands (sur 2,6 millions de Turcs vivant en Allemagne). Selon un sondage paru dans l'édition allemande du quotidien turc Hürriyet, 86 % des Allemands d'origine turque seraient enclins à voter SPD et 9,3 % pour les Verts. «Avec le SPD, le début des négociations d'adhésion est certain, a assuré Gerhard Schröder. Les chrétiens-démocrates veulent bloquer l'adhésion.» La CDU plaide depuis toujours pour un «partenariat privilégié». Est-ce une raison suffisante pour que les trois-quarts des Germanos-Turcs choisissent le SPD ?

Tous les députés d'origine turque reconnaissent que l'a