Londres de notre correspondante
Le terrorisme tue des gens innocents : la rhétorique de Tony Blair, pour faire accepter les mesures antiterroristes qu'il compte soumettre au Parlement en octobre, n'a pas besoin de subtilité. Les 52 victimes des attentats du 7 juillet (1) vont peser lourd dans le débat sur ce projet auquel s'oppose l'organisation de défense des droits de l'homme Liberty, quelques ténors du barreau, et une petite frange de la gauche. Blair avait pris soin, juste avant les nouvelles tentatives d'attentats du 21 juillet, de convier les leaders de l'opposition à Downing Street, Michael Howard pour les conservateurs et Charles Kennedy, le patron des libéraux-démocrates, afin d'apporter une réponse unie à la menace terroriste.
Dans le camp des antiloi, Liberty dénonce le délit d'apologie («glorification») du terrorisme, craignant que ce texte puisse s'appliquer à ceux qui soutiennent la cause tchétchène. Ce nouveau dispositif vise à interdire les harangues extrémistes comme celles d'Abou Hamza, l'imam radical d'origine égyptienne de la mosquée de Finsbury Park, ou les louanges d'Omar Bakri Mohammed, d'origine syrienne, adressées aux quatre kamikazes de Leeds et Luton. Le premier est en prison, le second s'est sagement mis à l'abri à Beyrouth. Et Blair veut signer la fin du Londonistan. «Si vous voulez rester ici, vous devez respecter les règles, être loyal, et ne pas inciter les gens à tuer d'autres gens innocents», a-t-il martelé vendredi sur la BBC.
Londres s'expose