Menu
Libération

Opération mains propres à la tête du parti de Lula

Article réservé aux abonnés
Au Brésil, les militants du Parti des travailleurs renouvellent ce dimanche la direction accusée de corruption et de dérive droitière.
publié le 17 septembre 2005 à 3h44

São Paulo de notre correspondante

La formation du président brésilien Lula, le Parti des travailleurs (PT), joue son avenir politique dimanche, lors de l'élection qui va renouveler totalement sa direction (lire encadré). L'échéance se tient alors que le parti traverse la crise la plus grave de son histoire. La plus grande formation de gauche d'Amérique latine est accusée de financement illicite (notamment via le détournement de fonds publics) et d'avoir acheté les voix de députés d'autres partis pour qu'ils soutiennent les projets de loi du cabinet Lula.

Désigné comme le cerveau de ces pratiques de corruption (dont il existe de solides indices, à défaut de preuves), le député et ex-ministre José Dirceu, ancien bras droit du chef de l'Etat, a dû démissionner, imité par quatre cadres du parti, dont son président. Selon un sondage publié mardi, la popularité de Lula est tombée à 50 % en septembre, soit 10 points de moins qu'en juillet. En fait, c'est le courant modéré du PT, celui qui en avait fait un vrai parti de gouvernement, qui est mis en cause : les dirigeants et les députés impliqués dans l'affaire en sont tous issus.

Défiguré. Appelé «Camp majoritaire», ce courant, auxquels appartiennent Lula et la plupart des ministres du PT, risque désormais de perdre le contrôle du parti au profit des courants de gauche. Les «radicaux» désignent José Dirceu comme l'idéologue du pragmatisme qui aurait «défiguré» le parti (il l'a présidé de 1995 à 2002), créé il y a vingt-cinq ans par des