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Libération

Tollé contre le piège électoral de Berlusconi

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A quelques mois des législatives, le Cavaliere veut instaurer une loi favorable à une coalition stable.
publié le 17 septembre 2005 à 3h44

Rome de notre correspondant

«Un vol», «une escroquerie», «un coup d'Etat institutionnel» : la gauche italienne ne décolère pas et menace de bloquer les travaux parlementaires après la décision de Silvio Berlusconi de modifier la loi électorale, à quelques mois des législatives. «Dans l'histoire des nations, il y a des moments où la démocratie est en jeu. L'Italie vit l'un de ces moments-là», a lancé, solennel, Romano Prodi, qui conduira l'opposition à la bataille au printemps 2006. Alors que tous les sondages donnent la Maison des libertés (la coalition de centre droit, au pouvoir) battue par l'Union (la coalition de centre gauche), Silvio Berlusconi vient de proposer un nouveau système de vote qui pourrait lui permettre de rester aux affaires tout en étant largement minoritaire dans les urnes. En substance, le nouveau mode de scrutin rétablirait la proportionnelle avec un seuil de 4 % des suffrages ainsi qu'un mécanisme complexe de prime à la coalition la moins éclatée.

Avec la loi actuellement en vigueur (scrutin majoritaire pour l'essentiel), l'Union, créditée d'environ 50 % dans les sondages, devrait obtenir une centaine de députés de plus que la coalition de Silvio Berlusconi. A l'inverse, si la réforme du Cavaliere devait être appliquée, c'est la droite (donnée à 45 % dans les sondages) qui resterait majoritaire, avec cinquante sièges d'avance à la Chambre des députés... Ce chef-d'oeuvre de bricolage électoral s'appuie sur l'atomisation de l'Union, qui rassemble de multi