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Libération

Katrina, vague de choc mondial

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publié le 19 septembre 2005 à 3h44

Jusqu'à maintenant, l'économie mondiale a très bien résisté à l'augmentation des prix du pétrole. Le baril a passé le cap des 50 dollars, des 60 dollars, et récemment des 70 dollars et, chaque fois, les économistes ont tiré la sonnette d'alarme prédisant un ralentissement de la croissance, voire une récession mondiale. Chaque fois, l'économie mondiale s'en est bien sortie et les prévisions de croissance pour 2005 dépassent 4 %. La raison essentielle de cette bonne résistance de la croissance mondiale est que c'est la croissance elle-même qui est à l'origine de l'augmentation des prix du pétrole.

En jargon économiste, l'augmentation des prix du pétrole a été, jusqu'ici, un phénomène endogène. C'est parce que la Chine et les Etats-Unis ont un taux de croissance élevé (et ne sont pas des utilisateurs très efficaces d'énergie) que la demande de pétrole a dépassé l'offre. L'augmentation est donc différente des chocs pétroliers (exogènes) de 1973, 1979 et 1990, tous liés à des facteurs politiques ayant pour conséquence une réduction de l'offre. Au sens strict, l'augmentation des prix du pétrole n'est donc pas un choc, au moins jusqu'à Katrina qui vient de changer la donne.

En lui-même, et au-delà de la tragédie humaine, l'ouragan aura peu d'impact économique : l'histoire nous apprend que les désastres naturels sont rapidement absorbés économiquement. L'exemple du tremblement de terre de Kobe, qui tua en 1995 plus de 6 000 personnes, détruisit plus de 100 000 immeubles et laissa des