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Libération

Rendus aux ruines de Katrina

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Trois semaines après l'ouragan, 182 000 personnes ont pu regagner La Nouvelle-Orléans.
publié le 19 septembre 2005 à 3h44

«Welcome home !» Voilà ce qu'on peut lire sur la feuille distribuée par les militaires à l'entrée de La Nouvelle-Orléans. Puis suit une série de recommandations : sur l'eau truffée de bactéries, les sols contaminés par le plomb, les câbles téléphoniques jonchant les rues. Des dizaines de milliers de voitures comme des épaves, des amoncellements d'ordures en putréfaction et, surtout, ces 160 000 maisons défoncées, à raser, sur fond d'hélicos tourbillonnant dans le ciel et de couvre-feu dès 6 heures du soir. Voilà le paysage que vont affronter les 182 000 personnes (sur quelque 485 000 avant l'ouragan Katrina du 29 août) autorisées, depuis ce week-end, à regagner leur domicile.

Evacué de force. Il y a Ed Edmiston, qui cherche la réponse à une énigme : qui est responsable de l'inondation de sa maison ? Ça l'agace, Ed, d'autant qu'il est flic chez les stups. «Je fais un métier sale, pas drôle, mais là, je reste interdit.» Il tourne autour de la propriété. Un joli lot, tout en bois exotique, construit en 1922 et estimé, avant Katrina, à «4,5 millions de dollars». Dont 15 000 dollars de ravalement englouti par les flots, et un rez-de-chaussée boueux et puant qu'il fait visiter. Ed habite dans le plus beau coin de Jefferson Parish, quartier chic de la ville, Audubon Boulevard, là où les palétuviers viennent lécher les toitures de demeures ancestrales. «Ces putains d'assureurs, vont nous niquer, comme d'hab !» La cinquantaine façon Clint Eastwood, Ed peut vous retrac