Téhéran de notre correspondante
Le nucléaire est populaire en Iran. Et même si la propagande gouvernementale est réelle, les Iraniens, toutes tendances confondues, ont chacun une idée sur la question. Pour une majorité, la technologie nucléaire représente une énergie prodigieuse qui améliorerait le quotidien et permettrait, au besoin, de dissuader d'éventuels agresseurs. Le mois dernier, un programme télévisuel d'une douzaine de minutes diffusé en boucle vantait les mérites de l'énergie nucléaire et les avancées de l'Iran dans ce domaine : croissance de la population, projets de développements économiques, pollution accrue, il est nécessaire d'avoir accès à cette technologie, argumentait l'orateur alors que le drapeau de la République islamique flottait en fond d'écran au son de l'hymne national.
«Moyen âge». Roya Haghighi, 23 ans, vendeuse dans un magasin d'étoffes, s'est gardée de voter pour Ahmadinejad, le président (ultraconservateur) élu en juin. En revanche, elle se range aujourd'hui à ses côtés pour le nucléaire qu'elle qualifie de «technologie moderne» et d'«investissement à long terme pour le pays». «L'accès à cette technologie est le droit de chaque pays, dit Reza Aghvami, fleuriste, 29 ans. Pourquoi nous arrêter en chemin si nous avons l'expertise et les ressources requises pour la développer ?» Des questionnements qui occupent la presse locale. «Ahmadinejad : les puissances nucléaires empêchent l'évolution des pays indépendants», lisait-on hier en une de Hamshahri,