La commission parlementaire ukrainienne enquêtant sur le meurtre, en 2000, de Guéorgui Gongadzé a accusé hier le président de l'époque, Leonid Koutchma, d'être l'«organisateur» du rapt du journaliste retrouvé mort peu après. C'est la première fois que l'ex-chef de l'Etat est ainsi mis en cause officiellement dans cette affaire.
Il a été identifié «à l'unanimité comme l'organisateur de l'enlèvement», a déclaré le président de la commission, Grigori Omeltchenko. Il a également accusé l'actuel président du Parlement, Volodymyr Litvine, à l'époque chef de l'administration présidentielle, d'être instigateur de ce crime, c'est-à-dire de «son enlèvement qui a conduit à sa mort».
Directeur du journal en ligne Ukraïnska Pravda, connu pour ses critiques contre le pouvoir, Gongadzé avait disparu le 16 septembre 2000 à Kiev. Deux mois plus tard, son corps décapité était retrouvé près de la capitale. L'assassinat avait déclenché un scandale politique sans précédent, l'opposition, aujourd'hui au pouvoir, accusant Koutchma de l'avoir commandité. Litvine avait aussi été mis en cause. Les deux hommes ont toujours nié toute implication.
Peu après son accession au pouvoir après la «révolution orange» de la fin 2004, le président Victor Iouchtchenko avait déclaré qu'il faisait une priorité de la solution de cette affaire. En mars, le nouveau pouvoir avait annoncé avoir arrêté les exécutants du meurtre et connaître ses commanditaires, mais sans révéler leurs noms.
D'autre part, moins de deux semaine