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Libération

Bongo muselle ses opposants au Gabon

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Ceux qui dénigrent le Président à l'étranger seront privés de passeport.
publié le 21 septembre 2005 à 3h46

A l'approche de l'élection présidentielle prévue en décembre, on savait Omar Bongo de plus en plus nerveux. Le président gabonais a carrément disjoncté dimanche en annonçant son intention de priver de passeport les opposants qui ont l'outrecuidance de le «dénigrer» à l'étranger. «On va demander à la France, au ministère de l'Intérieur, de nous donner la liste de tous ces Gabonais qui font des conférences de presse, qui sont déjà en campagne électorale, et nous allons leur refuser le droit de sortir du Gabon, advienne que pourra.» Et hop ! A l'origine de cette fatwa présidentielle, les bruyantes manifestations du mouvement BDP (Bongo doit partir, interdit au Gabon) pendant l'assemblée générale de l'ONU à New York, à laquelle assistait le doyen des dirigeants africains, en poste depuis... 1967. Mais il est une autre visite à l'étranger, plus discrète, qui énerve le président gabonais au plus haut point : Zacharie Myboto, un ex-cacique du régime Bongo en passe de devenir son principal concurrent à la présidentielle, est en ce moment à Paris. Au printemps dernier, Dominique de Villepin a déjà rencontré Myboto à deux reprises, à Libreville puis à Paris. Omar Bongo, qui n'a pas apprécié tant de sollicitude et se sent trahi, se démène depuis pour isoler son opposant le plus sérieux car issu du sérail. Son ambassadeur à Paris, Jean-Marie Adze, a adressé le 13 septembre une étrange lettre à Chantal Myboto, la fille de l'opposant, installée à Paris : arguant de «renseignements» fourni