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Libération

Mise au point de Bouteflika

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Le président algérien exige une repentance de Paris sur la colonisation contre un traité d'amitié.
publié le 21 septembre 2005 à 3h46

La virulence des invectives récurrentes d'Abdelaziz Bouteflika contre une France accusée de «génocide» en Algérie pendant la colonisation provoquait depuis des mois la perplexité à Paris. Hier, le président algérien a enfin expliqué le pourquoi de ces charges : obtenir la repentance à laquelle la France n'a toujours pas su se livrer, à l'occasion du traité d'amitié entre Paris et Alger prévu avant la fin de l'année. «Si vous nous demandez pardon, nos coeurs sont assez vastes pour l'accepter, mais hormis cela, chacun défend ses intérêts avec les moyens qu'il juge appropriés», a déclaré le président algérien dans un discours à Batna, dans les Aurès, un haut lieu de la guerre de libération.

L'adoption par le Parlement français, le 23 février, d'une loi faisant référence au... «rôle positif de la présence française en Algérie» est à l'origine de l'escalade verbale de Bouteflika. Les Algériens, qui ont payé le prix fort pour leur indépendance, n'avaient pour leur part pas attendu la réaction ­ très tardive ­ du chef de l'Etat pour avoir un haut-le-coeur face à une loi qui apparaît comme une provocation indécente. L'outrance des propos de Bouteflika suggérait cependant aussi un calcul un rien démagogue, surfant d'autant plus sur le nationalisme que le Président entend en être le héraut pour mieux signer, voire imposer à ses détracteurs, le fameux traité d'amitié. «Quoi qu'il fasse, il le fait comme s'il n'agissait qu'à ses conditions, surtout s'agissant de la France», s'irrite un d