Le ton est monté entre les Européens et les Iraniens, hier à Vienne, au siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Dans un projet de résolution très dur, les Européens ont demandé à l'exécutif de l'AIEA de saisir le Conseil de sécurité des Nations unies en accusant Téhéran de «violer» ses obligations. En face, les Iraniens ont brandi plusieurs menaces, notamment celle d'un retrait du traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
Dans leur texte, les trois pays de l'Union européenne (Allemagne, France et Grande-Bretagne) qui négociaient avec l'Iran depuis novembre 2004 demandent au conseil des gouverneurs de l'AIEA de transmettre le dossier au Conseil de sécurité, mais sans mentionner de sanctions. Ils estiment que la coopération de Téhéran avec l'agence de sûreté nucléaire de l'ONU «a été marquée par de vastes dissimulations, des informations trompeuses et des retards dans l'accès aux matières et installations nucléaires». Ceci «a entraîné de nombreuses violations de ses obligations découlant de l'accord» de non-prolifération. L'Iran a été placé sous le contrôle de l'AIEA au début 2003 après la révélation de dix-huit ans d'activités clandestines.
Téhéran a alors brandi une double menace : un retrait du traité de non-prolifération et des restrictions des ventes pétrolières aux pays s'opposant à l'Iran dans cette dispute. Le responsable chargé des négociations, Ali Larijani, a averti : «Si l'on veut utiliser le langage de la force, l'Iran n'aura plus d'autre c